• La pièce contenant ce lit fut la chambre de la favorite du roi Henri II, Diane de Poitiers, à laquelle il avait fait don de Chenonceau.
    En 1547, Henri II lui offre Chenonceau, par un biais dans le droit fil de l'habileté de cour, celui d'une donation en mémoire des "grands et recommandables services" rendus par son époux à la Couronne.

    En 1559, à la mort d'Henri II, tué en combat singulier lors d'un tournoi par le Capitaine de ses gardes écossais Gabriel Montgomery, sa veuve Catherine de Médicis, se fit restituer Chenonceau par Diane et lui donna en échange Chaumont-sur-Loire.

    Le lit à baldaquin est du début du XVIIème siècle et les fauteuils Henri II sont recouverts de cuir de Cordoue.

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  • Histoire du château :

    Avant que le château actuel ne soit édifié, Anet avait déjà connu deux autres châteaux : le premier, une forteresse féodale avait été bâtie au XIIe siècle. Philippe II Auguste fut un hôte régulier de ce château qui était un point de départ pour l'invasion de la Normandie occupée à cette époque par les Anglais.

    En 1378, cette forteresse , propriété de Charles le Mauvais, de Navarre et Seigneur d'Anet, fut démantelée par Charles V, son beau-frère le Roi de France pour s'être révolté.

    De ce premier château, il ne reste que quelques vestiges dans les fondations, les emmarchements et les caves.

    Un second château, sous forme de manoir de briques et de pierres, situé en arrière de la chapelle actuelle et dont il reste encore un bâtiment, fut édifié par vers 1470 par Jacques de Brézé, grand Sénéchal de Normandie. En effet, en décembre 1444, Charles VII donna à son conseiller et chambellan, Pierre de Brézé (le père de Jacques), les seigneuries de Nogent-Le-Roi, Anet, Bréval et Montchauvet en récompense de ses services rendus contre les Anglais lors de la reconquête de la Normandie.

    Embellissement du château d'Anet :
    En 1546, Diane décide de faire construire un château plus imposant que le manoir des Brézé qui lui a servi de demeure jusqu'ici. Elle fait appel à l'architecte Philibert de l'Orme. Les travaux débutent en 1547. La chapelle est construite en trois ans (1549-1552). Par la suite, c'est le corps de logis qui est construit et les jardins. À partir de cette date, fêtes et réceptions se succéderont à Anet, pour le plus grand bonheur d'Henri II et de Diane de Poitiers.

    Succession de Diane de Poitiers :
    La seconde fille de Diane, Louise de Brézé, duchesse d'Aumale, hérite de la seigneurie d'Anet. Avec son époux Claude de Lorraine, duc d'Aumale, elle reçoit Charles IX en son château en 1567 et elle fait construire pour sa mère par Claude de Foucques, la chapelle sépulcrale, une grande bâtisse en briques et en pierres visibles à gauche de l'entrée du château. Au décès de son mari, Louise cède le château à son fils, Charles d'Aumale qui fait inhumer le corps de sa grand-mère dans la chapelle sépulcrale.

    En 1581, Henri III et Catherine de Médicis viennent à Anet assister au baptême du fils de Charles dans la chapelle du château. Pendant les guerres de religion, Charles d'Aumale compte parmi les ennemis les plus virulents d'Henri IV. Lorsque la Ligue ultra catholique est défaite, il s'enfuit en Espagne où il est condamné à mort pour crime de lèse-majesté. Cette sentence ne sera pas non plus exécutée, car Charles a pris la fuite à Bruxelles.
    Le château qui aurait dû être rasé par voie de conséquence est préservé par le roi Henri IV qui reste en bon terme avec l'épouse de Charles, la duchesse d'Aumale, Marie de Lorraine, à qui il rend visite en 1610 avec la reine Margot.
    Néanmoins ruinée, la duchesse vend le château à Marie de Luxembourg, duchesse de Mercoeur et belle-soeur de Henri III en 1615. La fille de la duchesse, Françoise de Mercoeur, épouse César de Vendôme, le fils naturel d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. César de Vendôme et ses fils passeront la plus grande partie de son temps à comploter contre Richelieu puis Mazarin. Sa vie durant, soit il trouvera refuge à Anet, soit il s'exilera pour échapper aux représailles royales. César de Vendôme décède en 1664. La duchesse Françoise de Mercoeur reste à Anet jusqu'à son décès en 1669.
    Le château revient à son petit-fils Louis-Joseph de Vendôme, fils aîné du duc de Mercoeur.

    Anet sous Louis XIV :
    Louis-Joseph était un soldat, qui a participé à toutes les grandes campagnes de Louis XIV. Il entreprendra la restauration du château et sa modernisation.
    Ces travaux seront conduits par Claude Desgots, neveu de Le Nôtre, inspecteur des Bâtiments du Roi, mais Le Nôtre lui-même participe aussi à la rénovation des jardins d'Anet.
    Louis-Joseph reçoit La Fontaine, Molière et autres écrivains de renom, ainsi que le Grand Dauphin qui se rendra à sept reprises au château.
    Le faste est de retour à Anet. Louis-Joseph épouse Marie-Anne de Bourbon Condé, mais Louis XIV le rappelle en 1710 pour aller porter secours à son petit-fils, Philippe V, devenu roi d'Espagne, en guerre contre l'Angleterre et l'Autriche. Louis-Joseph remporte la victoire à Villaviciosa et sauve la monarchie espagnole. Il décède en 1712 à Vinaroz et est inhumé à l'Escurial, dans le tombeau des rois.

    Marie-Anne de Bourbon Condé continue à occuper Anet jusqu'en 1718 où elle décède, très jeune, sans postérité.
    C'est donc sa mère qui hérite d'Anet, jusqu'à son décès en 1723.
    Le château revient ensuite à Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, épouse de Louis-Auguste de Bourbon, fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan.
    Cette dernière apporte de nouvelles modifications au château : deux nouveaux appartements sont aménagés.
    Louis XV rend visite au château en 1749.
    A son décès, le château revient à un de ces fils, le prince de Dombes qu'il enrichit de nouvelles acquisitions jusqu'à son décès en 1755 où le château revient à son frère, le comte d'Eu qui y mène une vie paisible de chasseur.
    À son décès, en 1775, le château revient par décision testamentaire à son cousin le Duc de Penthièvre, gouverneur de Bretagne et grand Amiral de France.
    Le duc, un des plus riches propriétaires fonciers du royaume entretiendra particulièrement Anet, mais aussi toutes ses autres propriétés fort nombreuses.

    La Révolution :
    Par égard pour ses bienfaits, le château du Duc de Penthièvre n'aura pas à souffrir de la Révolution.
    Toutefois, le château sera confisqué par les révolutionnaires, la sépulture de Diane de Poitiers sera profanée et ses restes enterrés dans une fosse du cimetière de la paroisse d'Anet.

    Les meubles, l'orfèvrerie, la vaisselle, les objets d'art seront vendus.
    Mais, Alexandre Lenoir, créateur du Musée des monuments français va faire racheter par l'état une partie du mobilier du château.
    En 1804, Demonti acquiert le château, en détruit les arbres et attaque les bâtiments à la dynamite.
    Les habitants d'Anet se soulèvent et le vandale prend la fuite.
    Le domaine, en piteux état, est racheté par Louise-Marie-Adélaide, duchesse douairière d'Orléans, fille du duc de Penthièvre.
    Elle meurt en 1821, son fils, le roi Louis-Philippe, vend le château à Louis Passy, receveur général du département de l'Eure.
    C'est en 1840 que le comte Adolphe de Caraman rachètera le château à Louis Passy pour entreprendre des travaux colossaux de restauration.
    En 1851, les travaux sont terminés, et le ministre de l'Intérieur accorde au propriétaire une importante subvention après avoir déclaré le château monument historique. Néanmoins en difficulté financière, le comte de Caraman revendra le château d'Anet en 1860 à Ferdinand Moreau, député de la Seine et conseiller général d'Eure-et-Loir qui continuera la restauration.

    Ce dernier regarnira les pièces du château, avec des meubles provenant de ce dernier, qui seront retrouvés dans la région : le lit de Diane, des buffets, des vitraux, de l'orfèvrerie, des tapisseries et des tableaux.
    Le parc sera reconstitué. En 1884, Ferdinand Moreau meurt, et c'est sa fille et son gendre, le comte Guy de Leussen, qui héritent d'Anet pour l'améliorer et l'enrichir encore de façon très importante.
    Pendant la guerre de 1914, la comtesse dirigera un hôpital qu'elle fera installer dans son château.

    Le château est ouvert au public après la Première Guerre mondiale. Le château subira encore les affres de la Seconde Guerre. La comtesse décède en 1944.

    Elle lègue son château à sa petite-fille, Madame de Yturbe qui reprendra activement des travaux de restauration jusqu'à ce jour.


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  • Cette «fleur de beauté», déesse aux yeux bleus et au corps parfait, née le 3 septembre 1499, n'avait rien d'une amoureuse romantique : c'était une femme de tête, aimant le pouvoir et l'argent.

    Fille de Jean de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier, Diane a été mariée à quinze ans, le 29 mars 1515, à Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, baron de quarante ans son aîné, et nommée dame d'honneur de la reine.

    En 1523, lors de la trahison du connétable de Bourbon, elle obtient de François Ier la grâce de son père, compromis dans l'affaire.

    Veuve en 1531, elle séduit le duc d'Orléans, futur Henri II, prince morose qu'elle sait charmer. Elle exerce alors une influence croissante à la cour et devient le centre de l'opposition autour du dauphin.

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    Diane fut d'abord la nourrice d'Henri II et devint ensuite sa maitresse alors qu'il avait 20 ans et elle 40...

    La différence d'age ne les a jamais gêné, ce fut un amour jusqu'à la mort ... celle d'Henri II au cours d'un tournoi organisé au Château d'Anet, celui de Diane, où il séjournait dès qu'il s'échappait de ses devoirs royaux.

    Il fut mortellement blessé par une lance qui lui rentra dans l'½il, lors d'un tournoi, et malgré toute la science d'Ambroise Paré, il agonisa durant 3 jours.
    La reine Catherine de Médicis interdit à Diane de revoir le roi mourant et d'assister à ses funérailles. Ce fut sa revanche sur les années de règne de Diane, durant lesquelles elle assista, impuissante, à la toute puissance de sa rivale.

    En Mai 2009, les restes de Diane sont ramenés dans la crypte où ils reposaient à sa mort, les révolutionnaires ayant profané son tombeau et jeté ses ossements dans le cimetière d'Anet.

    L'histoire....
    Duchesse française née à ? [1] le 31 décembre 1499, morte au château Anet en 1566 Diane de Poitiers est la fille de Jean de Poitiers, comte de Saint-Vallier, mariée à 15 ans à Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie qui a 40 ans de plus qu'elle et qui mourut en 1531.

    Successivement dame d'honneur de Louise de Savoie et de la reine Éléonore de Habsbourg (s½ur de Charles Quint) et maîtresse de François Ier jusqu'à la mort de ce dernier, Diane de Poitiers favorise le mariage de Catherine de Médicis avec le futur Henri II (1536), dont elle devint la maîtresse sans doute dès 1538.

    En 1523, elle obtient de François 1er la vie sauve pour son père compromis dans le complot du connétable de Bourbon. Veuve à 32 ans, maîtresse du Dauphin (Henri II), elle commence une carrière politique occulte, elle pousse le roi à une dure répression des protestants.

    Comme nous l'avons vu plus haut, elle devient la maîtresse d'Henri II en 1538 : elle a 48 ans lui 28. Un an après son couronnement, Henri II va l'honorer en la faisant duchesse de Valentinois (1548), en arborant ses couleurs blanc et noir dans les manifestations officielles. Il lui offre le château de Chenonceaux. Ici Chenonceau en images 1 - 2 - 3 - 4

    Amoureuse de l'argent, du pouvoir, croyante et courtisane, intelligente et raffinée, elle gardera la première place dans le royaume et le c½ur d'Henri Il jusqu'au tournoi fatal.

    Sa vie durant elle favorise le développement des arts : elle fait faire d'importants travaux au château d'Anet sous la direction de Philibert Delorme. Jean Goujon en assurera la décoration. Elle sera aussi la mécène de Ronsard.

    Chassée de la cour, elle rend les bijoux de la couronne et le château de Chenonceaux à son ennemie, et se retire dans son fief d'Anet où elle meurt le 22 avril 1566. Les causes de sa mort pourraient être dues à un empoisonnement à l'or.


    1- Certaines sources indiquent que Diane de Poitiers serait née à Poitier, d'autres proposent de façon plus générale le Dauphiné et, pour finir, peut-être au château d'Etoile sur Rhône dans la Drôme.


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  • Selon des médecins des hôpitaux de Paris ayant analysé les restes de Diane de Poitiers, celle-ci aurait succombé à un élixir de jouvence à base d'or

    La duchesse Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, une femme athlétique qui aimait nager, chasser et faire du cheval tous les jours, est morte en 1566. Jusqu'alors, les causes de ce décès étaient restées mystérieuses. C'est une étude toxicologique digne d'une enquête de Sherlock Holmes, menée par le docteur Philippe Charlier de l'hôpital Raymond-Poincaré et ses collègues et publiée dans la revue British Medical Journal, qui a levé le voile sur sa fin.

    Tout commence en 2008, lors d'une fouille archéologique menée dans le cimetière d'Anet, près de Dreux (Eure-et-Loir), où des squelettes sont exhumés au pied du monument commémoratif de Diane de Poitiers. Selon la tradition, ses restes momifiés ont été enfouis en pleine terre à cet endroit en 1795, après la profanation de son cercueil par les révolutionnaires.

    Les restes de Diane sont authentifiés à partir de caractéristiques physiques : adulte mature présentant des lésions arthrosiques sévères, perte de dents datant de son vivant, présence d'une fracture consolidée du tibia et du péroné (fibula) correspondant à une chute de cheval survenue en 1565 et traitée par le chirurgien Ambroise Paré. De plus, la mâchoire et le maxillaire supérieur gauche se superposent parfaitement au dernier portrait de Diane (1555) exécuté par François Clouet et visible au Musée Condé à Chantilly.

    Il s'avère que ces restes momifiés, ainsi qu'un cheveu provenant d'une mèche de Diane de Poitiers conservée au château d'Anet, présentent une forte concentration en or (environ 10 000 ng/g), soit 500 fois la valeur moyenne actuelle de référence.

    La favorite prenait régulièrement un traitement à base d'or.
    On pense à une contamination cutanée. Mais Diane n'étant pas reine, elle ne portait pas de couronne en or, et il est difficile d'expliquer comment d'autres bijoux auraient pu contaminer les cheveux et les tissus. L'embaumement serait-il en cause ? Impossible. L'or n'est pas utilisé comme produit d'embaumement, et les cheveux, qui ne furent pas enterrés, étaient propres et ne présentaient aucun dépôt en surface à l'examen microscopique.

    Reste l'or en solution buvable, utilisé depuis l'Antiquité pour ses supposés pouvoirs de régénération. Aujourd'hui, ce produit est prescrit pour traiter la polyarthrite rhumatoïde, sous surveillance médicale rigoureuse à cause des effets secondaires (anorexie, diarrhées, anémie, insuffisance rénale).

    Outre que les solutions d'or buvable étaient bien connues à la Cour de France au XVIe siècle, il est écrit que la favorite prenait régulièrement un traitement à base d'or, un « élixir de jouvence » inspiré par l'alchimie. « J'ai vu Madame la duchesse de Valentinois (NDLR, Diane de Poitiers), aussi belle de face, aussi fraîche et aussi aimable comme en l'âge de trente ans, rapporte le mémorialiste Brantôme. Elle avait une très grande blancheur, et sans se farder aucunement ; mais on dit bien que tous les matins, elle usait de quelques bouillons composés d'or potable et autres drogues. »

    Cette femme sexagénaire – elle avait 66 ans à sa mort – aurait donc succombé d'avoir voulu toujours rester jeune.


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    En 1654, Louis XIV affiche une attirance envers Olympia Mancini dite Olympe nièce du cardinal de Mazarin.

    La jeune femme est née à Rome en 1638 et s'est installée à la cour de France depuis 1647 sur invitation de son oncle.
    L'accompagne sa mère Mme Mancini s½ur du cardinal, son frère Philippe et sa s½ur aînée Laure-Victoire.

    A son arrivée, Olympe est une jeune fille « maigre, avec un visage long, le teint brun et la bouche longue ». En 1654, un embonpoint à arrondit son visage, « sa bouche est devenue plus petite, son teint à blanchi ».

    Sans être fort belle, Olympe n'est pas désagréable à regarder.
    La nièce de Mazarin joue alors les reines ; elle a le don de distraire Louis et de l'amuser. Tout comme lui, Olympe aime la danse et c'est à son bras que le roi ouvre tous les bals.
    Oubliant l'étiquette, il ira jusqu'à ignorer sa cousine Henriette d'Angleterre un soir de danse, lui préférant Mademoiselle Mancini, provoquant l'indignation de la reine mère.

    Cependant, le jeune roi, en homme séduisant ne s'arrête pas à courtiser Olympe.

    Voici qu'en 1657, une autre jeune fille retient son attention.

    Il s'agit de Lucie de la Motte-Argencourt qui, sans avoir beaucoup d'esprit, présente une physionomie agréable et gracieuse. Olympe Mancini est brune, la jeune demoiselle est blonde aux yeux bleus.
    Mlle de la Motte-Argencourt séduit le roi par sa manière douce et agréable de parler ainsi qu'en raison de son goût pour la danse, domaine où elle excelle.
    Cette nouvelle passion inquiète Anne d'Autriche qui lorsqu'elle tente de freiner son fils, se voit répondre qu'il est le roi et qu'il fait comme bon lui semble. L'affaire prend une autre tournure lorsque Mazarin découvre que Lucie est la maîtresse du marquis de Richelieu et peut être celle de M. de Chamarante.

    Lorsque Louis appris la chose, il se détourna de Mlle de la Motte-Agencourt. Celle-ci fut invitée à se rendre au couvent de Sainte-Marie à Chaillot où elle demeura toute le reste de sa vie bien qu'elle n'y fut pas forcée et qu'elle ne prononça pas ses v½ux.

    Après le départ de Lucie de la Motte-Argencourt, Louis XIV pose les yeux sur la fille d'un jardinier en 1658.

    L'histoire n'a pas retenu son nom et si nous sommes au courant de cette brève liaison c'est grâce à Saint-Simon qui l'a rapporté dans ses Mémoires.
    Le roi se consola donc dans les bras de la jeune fille qui tomba enceinte et accoucha d'une petite fille en 1659 date à laquelle Louis ne regardait plus que Marie Mancini.

    Naturellement, il était hors de question de reconnaître l'enfant comme étant celui de sa Majesté. Un roi ne peut exposer la preuve d'une relation avec la fille d'un jardinier, personne sans noblesse. La mère de la fillette fut mise au couvent sur ordre d'Anne d'Autriche et de Mazarin.
    Quant à la fille de Louis XIV, on lui fit épouser un certain baron de la Queue qui espérait bien obtenir quelques faveurs du roi, ayant épousé sa fille aînée. Il se trompait. Bien que sachant qui était son père, la jeune femme dont l'histoire a également oublié le nom n'eu jamais le moindre regard de la part du roi son père.
    Elle donna plusieurs enfants au baron et mourut à 26 ou 28 ans.

    Revenons à Olympe Mancini.
    Sa liaison avec Louis XIV s'acheva en 1657 non seulement parce que le roi lui avait préféré Mlle de la Motte-Argencourt mais également parce que l'intelligente Olympe se mariait.
    Elle avait compris qu'être la favorite temporaire de Louis XIV ne lui assurerait pas un avenir et elle épousa donc en février 1657 le comte de Soissons, Eugène-Maurice de Savoie-Carignan.
    Or, au début du mois d'août, Olympe accouchait d'un garçon, Louis-Thomas (mort en 1702). Après six mois de mariage, il est étonnant qu'elle ait si vite mis un enfant au monde.
    Bien que le comte de Soissons l'ait reconnu comme son fils, il est fort probable que le petit Louis-Thomas fut celui de Louis XIV. Olympe aura encore sept enfants dont le père sera certainement son époux

    Olympe resta à la cour où elle avait la charge de surintendante de la maison de la reine et redevint la maîtresse de Louis XIV de 1660 à 1661.
    Le jeune roi avait en effet du mal à oublier Marie Mancini et n'était pas satisfait de la reine Marie-Thérèse qu'il ne parvenait pas à aimer.
    C'est à cette même période que le monarque regarde également avec attention Hortense Mancini, s½ur cadette d'Olympe et de Marie.
    La comtesse de Soissons s'allia par la suite avec la duchesse d'Orléans, Henriette d'Angleterre, afin de faire du tort à Louise de la Vallière, nouvelle favorite du roi : ce fut a conspiration de la lettre.
    Olympe y annonçait à la reine que son époux la trompait, chose que Louis lui avait naturellement caché !
    Avec le cachet de la couronne d'Espagne la lettre allait parvenir à la pauvre Marie-Thérèse mais fut interceptée à temps.
    Eclaboussée par l'Affaire des Poisons, la comtesse de Soissons devra fuir la cour –avec la complicité de Louis XIV- et délaisser sa charge de surintendante.
    En 1689, on la soupçonna d'avoir empoisonné la reine d'Espagne Marie-Louise d'Orléans nièce de Louis XIV.

    Olympe Mancini, veuve depuis 1673, mourut le 9 octobre 1708 à Bruxelles.



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  • Arrivée à Lyon, Louis et Marguerite se rencontrèrent. Louis sachant que c'était un stratagème, laissa de côté le protocole en étant plus simple et plus chaleureux.
    Marguerite, de son côté, eut l'intuition, l'intelligence que le mariage ne serait pas probable. Elle avait été déçue auparavant par des hommes préférant ses deux s½urs qui étaient considérées beaucoup plus belles qu'elle. Elle eut vis-à-vis de cette rencontre un désintérêt, ce qui leur permit à tout deux d'être plus autonome pour parler.

    D'une certaine manière, cela rendit l'engagement plus vraisemblable aux yeux des observateurs étrangers. La plaisanterie ne dura pas, Pimentel le messager de Philippe IV arriva très rapidement à Lyon avec une proposition de paix et d'une demande de mariage. La duperie fut expliquée à la Duchesse de Savoie, mère de Marguerite.

    Celle-ci prit très mal le fait qu'ils les aient utilisées, contrairement à Marguerite qui le prit avec beaucoup de fair-play.
    Un contrat moral fut entrepris, que, si le mariage avec l'infante d'Espagne échouait, le roi épouserait Marguerite, et dans le cas contraire, elles seraient indemnisées par des cadeaux.
    Marguerite épousa plus tard le duc de Parme.

    Pendant ce temps, Marie voyant Louis et Marguerite très bien s'entendre, commença à en être jalouse, allant même dire à Louis qu'il devait se sentir humilié qu'une femme laide lui soit donner en mariage. Louis qui était chaleureux avec Marguerite changea complètement après l'arrivée de Pimentel.
    Était-ce dû au fait que Marie lui fit cette réflexion où simplement qu'il jouait dès le début avec Marguerite et qu'il n'y avait plus d'intérêt à le faire après ?

    La Cour resta à Lyon jusqu'en janvier 1659. Louis et Marie restèrent plus souvent ensemble le soir, les logements de la Cour étant éloignés les uns des autres, ils se virent ainsi discrètement.
    La gouvernante, Madame de Venel, vérifiait pendant les nuits si Marie était bien dans son lit et ne réussit jamais à la prendre en défaut. Cela n'empêcha pas les rumeurs sur leur idylle de se propager. Mais nul ne pouvait dire s'ils avaient consommé leur relation et la plupart pensait qu'elle était encore platonique.

    De retour à Paris, ils furent inséparables. " Marie suivait le roi en tous lieux, et lui parlait toujours à l'oreille en présence même de la reine, sans que la bienséance ni le respect qu'elle lui devait l'en empêchât. "

    Les négociations entre l'Espagne et la France pour le mariage continuèrent. Le fils naturel de Philippe IV, Don Juan d'Autriche vint à Paris. Il y eut un incident entre un membre du convoi de Don Juan d'Autriche et Marie Mancini. La personne faisait tant d'éloges de l' Infante d'Espagne que cela énerva Marie et elle le fit renvoyer.
    Le Pape qui entendit l'incident demanda au chargé d'affaires français si le roi était " chaste " et " pourquoi il portait tant d'affection " à la nièce de son premier ministre.

    Mazarin ne fit rien de son côté pour éloigner rapidement Marie comme il l'avait fait avec Olympe.
    Voyant le roi très épris de Marie, peut-être craignait-il que le roi fasse échouer ses négociations en renonçant au mariage. Difficile d'en connaître la véritable raison, peut-être simplement le fait qu'il fut plus simple pour Mazarin d'éloigner sa propre nièce après le mariage plutôt qu'une autre ?
    Le Cardinal continua ses négociations avec l'Espagne malgré son affaiblissement dû à sa goutte.

    Le 4 juin 1659, l'Espagne signa les préliminaires de paix. Maintenant que le mariage était en bonne voie, il fut décidé d'éloigner Marie surtout que Mazarin partait vers la frontière espagnole. Il n'était donc pas souhaitable de la laisser à Paris sans qu'il puisse la surveiller.

    Juste avant de partir, l'invraisemblable se passa pour tous. Ne supportant pas que sa mère et son parrain le séparent de son amour, Louis XIV indiqua à sa mère, Anne d'Autriche, qu'il souhaitait épouser Marie Mancini. La reine qui espérait tant, grâce au mariage, dans la paix entre la France et l'Espagne, son pays de naissance, fut complètement assommée par la nouvelle.

    Anne d'Autriche fut donc très décidée de lui enlever de la tête son idée de se marier avec Marie.
    La veille de leur départ pour St Jean de Luz, Anne d'Autriche eut une entrevue d'une heure en tête à tête avec Louis dans la chambre du cabinet des bains.
    Il fut dit, qu'il sortit de la pièce " avec quelques enflure aux yeux ". Mlle de Motteville indiqua que la reine lui avait confessé " Le roi me fait pitié, il est tendre et raisonnable tout ensemble ; mais je viens de lui dire qu'il me remerciera un jour du mal que je lui fais, et selon ce que je vois en lui, je n'en doute pas. "

    Le 22 juin 1659, la séparation fut douloureuse, des larmes furent versées aussi bien par Marie que par Louis. Marie fut contrainte de partir avec Mazarin mais à mi-parcours elle fut obligée de se diriger vers la Rochelle où elle fut assignée à résidence.
    Elle n'y alla pas seule car ses deux s½urs cadettes, Hortense et Marie-Anne, la suivirent. Leur amour ne s'éteignit pas si facilement, Louis lui envoya un collier de perles et une correspondance s'entreprit entre eux avec l'accord d'Anne d'Autriche.

    Marie s'établit à la Rochelle avec ses deux s½urs. Elles n'eurent guère le temps de s'ennuyer puisque le roi pourvu à leurs réjouissances. Elles furent invitées aux représentations théâtrales, baignades, parties de campagne. Elle choisit le château de Brouage pour emménager.

    En route pour retrouver l'infante d'Espagne, Louis souhaita revoir Marie. À défaut d'avoir une entrevue, Marie et ses s½urs eurent l'autorisation de venir rendre hommage au roi et sa mère à Saint Jean d'Angély.

    Mazarin écrivit à son filleul, Louis XIV, pour lui illustrer la décision de suivre la raison de l'esprit et devenir un grand roi en faisant passer l'intérêt de l'État avant tout et non de suivre son c½ur. " Dieu a établi les rois pour veiller au bien, à la sûreté et au repos de leurs sujets, et non pas pour sacrifier ce bien-là à leurs passions particuliers [...] C'est pourquoi je vous supplie de considérer quelles bénédictions vous pourriez attendre de Dieu et des hommes si, pour cela, nous devions recommencer la plus sanglante guerre qu'on ait jamais vue. " - " Souvenez-vous de ce que j'ai eu l'honneur de vous dire plusieurs fois lorsque vous m'avez demandé le chemin qu'il fallait tenir pour être un grand roi : qu'il fallait commencer par faire les derniers efforts, afin de n'être pas dominé d'aucune passion ; car, quand ce malheur arrive, quelque bonne volonté qu'on ait, on est hors d'état de faire ce qu'il faut. " - " Je vous conjure, pour votre gloire, pour votre honneur, pour le service de Dieu, pour le bien de votre royaume et pour tout ce qui vous peut le plus toucher, de faire généreusement force sur vous. "
    Mazarin alla même jusqu'à le menacer de démissionner et de partir en Italie.

    Louis se dirigea vers la frontière espagnole toujours hésitant sur sa décision. Il fit v½u de fidélité à Marie mais partant en direction de sa future épouse, peut-être pensa-t-il qu'il lui serait fidèle en sentiment mais pas en mariage. Ne pourrait-elle pas devenir sa première favorite royale.

    À la fin du mois d'août 1659, Marie fut disposée pour devenir maîtresse royale et non reine, sachant qu'elle risquait de tout perdre si elle s'entêtait à se marier avec le roi.
    Anne d'Autriche entendit dire que Marie Mancini confessait à son entourage qu'elle rendrait la future reine " malheureuse pour toute la vie ". Anne d'Autriche étant espagnole et sa future belle-fille l'étant aussi et de sa famille de surcroît, eut de l'affection pour elle sans la connaître et la phrase de Marie Mancini créa sa disgrâce. Anne d'Autriche était prête à l'accepter comme maîtresse effacée mais une rivale envahissante était inadmissible.

    Le 7 novembre, la paix des Pyrénées fut signée entre la France et l'Espagne.
    L'organisation du mariage prit forme. La relation entre Louis et Marie fut plus distante et leur correspondance s'estompa progressivement.
    Sur le voyage de retour pour Paris, le cortège s'arrêta en Provence pour apaiser certaines violences. Le roi fut de nouveau de bonne humeur. Des bals et des fêtes furent organisés et Olympe Mancini, à la demande d'Anne d'Autriche, revint au premier plan avec le roi. Olympe s'empressa de s'en venter par lettres à Marie. Leur rivalité étant toujours très dense, il est probable qu'elle pensait ainsi la blesser comme Marie l'avait fait auparavant.

    En automne 1659, Mazarin décida de marier Marie au prince Colonna, connétable du royaume de Naples. Marie refusa, offusquée, et sachant que c'était la marque de son exil. Mazarin n'en démordit pas et voulut prendre plus de temps pour l'en persuader.
    Il accepta que ses nièces reviennent sur Paris puisque Louis n'y était pas. Au lieu d'aller au palais Mazarin comme il le souhaitait, elles s'installèrent au Louvre dans les appartements de celui-ci. Elles devinrent très mondaines en recevant les grands de Paris.

    Marie indiqua à qui voulait l'entendre qu'elle choisirait elle-même son époux. Elle se fit courtiser par Charles de Lorraine qui lui proposa en échange du mariage, la restitution de son duché perdu suite à la trahison de son oncle. Mazarin refusa vigoureusement.

    Le 9 juin 1660, le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse fut célébré.

    En août 1660, Louis XIV fut de retour dans la capitale avec la reine, Marie-Thérèse. Marie Mancini et Louis se rencontrèrent mais le roi resta distant. Elle voulut comprendre la raison de sa réaction et essaya d'avoir une discussion qui alla à son désavantage.

    Mazarin profita de la situation pour revenir sur la demande de mariage avec le prince Colonna. Marie accepta voyant que sa relation avec le roi était entièrement finie. Le mariage fut préparé à la hâte de peur que le connétable revienne sur sa décision. Mazarin n'assista pas au mariage puisqu'il mourut avant.

    Lors du départ pour Milan, le roi fit un dernier geste à Marie en lui offrant des cadeaux et en étant plus chaleureux envers elle. Marie fut reçut par son futur époux très spontanément.

    Marie eut trois fils, mais au bout de quelques années de mariage, celui-ci sombra totalement. Son mari la trompa ouvertement ne voulant plus être avec elle.
    De son côté, Marie sortit plus régulièrement, allant de bals en diverses fêtes et finit par se discréditer auprès de jeunes courtisans. Son frère Philippe, un de ses compagnons et sa soeur Hortense, qui était elle aussi en mauvais terme avec son mari, la rejoignirent à Milan. Ils commencèrent à se faire une mauvaise réputation et le prince Colonna agacé par cette situation, voulut mettre un terme à cette mascarade.

    En 1672, Marie décida de fuir avec sa s½ur Hortense pour la France, sous prétexte que son époux en voulait à sa vie.
    Elle demanda un passeport à Louis XIV qu'elle obtint à son arrivée à Marseille. Elle apprit que Louis était avec Madame de Montespan, grande favorite royale et qui le resta fort longtemps.
    Peut-être que l'influence de Madame de Montespan et la reine Marie-Thérèse auprès du Roi jouèrent sur le refus de la présence de Marie à la Cour. Effectivement, la passion du roi pour elle dans le passé pouvait les inquiéter. Il est fort possible également que le roi ne voulait pas de sa compagnie pour éviter tout esclandre vu sa présente réputation.

    Le déchirement de la vie conjugale de Marie fit des échos dans les hauts lieux d'Europe. Chaque époux donna sa version des faits, tirant à boulet rouge sur l'autre. À la longue, la situation qui alimentait les conversations, commença à agacer tout le monde. Marie n'arrivait pas à obtenir la compassion recherchée suite à ses délations sans preuve. Chacun pensait qu'il était temps pour elle de rentrer chez son époux ou de partir dans un couvent.

    Le roi perdit patience sur la situation de Marie, et il fut décidé qu'elle devait rentrer en Italie. Sur la route, elle s'arrêta à Lyon où elle charma le duc de Savoie, mais ce fut de courte durée puisqu'ils se fâchèrent rapidement. Elle ne voulut pas reprendre la route pour l'Italie mais essaya de gagner l'Espagne. Pour s'y rendre, elle passa par la Suisse, l'Allemagne et la Flandre où elle prit un bateau en direction de l'Espagne.

    Elle s'installa à Madrid mais sans ressources financières, elle ne pouvait entretenir une vie mondaine à la hauteur de ses espérances. Elle erra donc d'habitation en habitation, allant même dans un couvent qu'elle utilisa comme hôtel, en attendant que des nobles souhaitassent l'accueillir en leur château, du fait de son rang de princesse.

    Elle refusa tout arrangement avec son époux malgré sa séparation avec ses fils. Elle erra entre une période mondaine et une période solitaire, se laissant aller au jour le jour.

    En 1689, le prince Colonna, son époux, décéda. La liberté qu'elle recherchait était enfin arrivée.

    En hiver 1691-1692, Marie fit un séjour à Rome. Elle s'y trouva mal à l'aise et repartit pour Madrid. La France et l'Espagne furent de nouveau en guerre, Marie eut besoin d'un nouveau passeport. Elle l'obtint en échange de ne pas quitter son itinéraire.

    En 1700, la succession du trône d'Espagne fut un bouleversement puisque ce fut le petit-fils de Louis XIV, Philippe V, qui devint roi d'Espagne. Marie, qui avait misé sur le concurrent de Philippe V, fut obligée de s'exiler. Elle retourna vaguer en Italie.

    Arrivée à l'âge de cinquante ans, elle n'était plus une menace et obtint l'autorisation de revenir sur Paris. Louis XIV lui fit adresser " milles honnêtetés ", mais ils n'essayèrent pas de se revoir.
    En mai 1715, elle mourut à Pise, juste quatre mois avant la mort de Louis XIV.

    A suivre Louise de la Vallière (prochainement) ...

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  • Marie naquit à Rome le 28 août 1639 dans une famille de huit enfants, trois garçons et cinq filles. L'aînée fut Laure-Victoire qui naquit le 15 juin 1635, ensuite vint Paul le 22 mai 1636 et Olympe le 11 juillet 1637, Philippe le 28 mai 1641 et Alphonse le 29 mai 1644, puis Hortense le 6 juin 1646 et enfin la cadette Marie-Anne qui naquit le 8 septembre 1649.

    La mère de Marie était la soeur du Cardinal Jules Mazarin. qui avait décidé de faire venir petit à petit sa famille à Paris pour les faire profiter de sa situation et ainsi tisser sa toile en les mariant le plus noblement possible.

    Il commença à faire venir les aînés de ses neveux et nièces, Paul, Laure et Olympe, en septembre 1647. Malgré la Fronde qui faillit faire chuter Mazarin, Laure épousa le duc de Mercoeur (petit-fils d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées). Mais Paul, recruté dans l'armée, fut tué en 1652 à la porte Saint-Antoine lors d'un combat.

    Les deux soeurs de Mazarin devenues veuves et la Fronde étant finie, il décida de les faire venir au printemps 1653. Madame Martinozzi vint avec sa fille aînée Laure, sa seconde fille étant déjà en France et Madame Girolama Mancini vint avec une partie de ses enfants, Marie, Hortense et Philippe. Alphonse et Marie-Anne vinrent deux années plus tard.
    La mère de Marie souhaitait la laisser à Rome à cause de son caractère inconvenant pour l'étiquette de la Cour. En effet, Marie fut dès la petite enfance, capricieuse et effrontée. Mais Marie réussit à attendrir sa mère pouvant ainsi la suivre à Paris. Toutefois, elle ne pouvait fréquenter la cour et la Reine Anne d'Autriche comme ses soeurs, elle restait donc chez elle le plus souvent.

    Philippe et Alphonse allèrent au collège. Alphonse eut un accident mortel en jouant avec ses amis. Ceux-ci l'envoyèrent en l'air avec un drap, mais le drap glissa des mains de l'un d'eux, il tomba se brisant le crâne. Il succomba au bout de trois semaines.

    Olympe Mancini étant des âges de Louis XIV et tous deux se côtoyant journellement, des liens se formèrent entre eux.

    Vers 1654, Louis XIV, alors âgé de 16 ans, commença à montrer son intérêt envers la gent féminine. Olympe qui avait 17 ans déclencha les cancans de la Cour au sujet de leur relation. Nul ne pouvait dire s'ils étaient vraiment amants puisque la discrétion était de mise mais Olympe était présente à toutes les fêtes avec le Roi. " Le Roi la menait toujours danser [...] et il semblait que les bals, les divertissements et les plaisirs n'étaient faits que pour elle. "

    Ce n'était pas du goût de son oncle Mazarin. Il eut peur que cela compromette un beau mariage pour Olympe, sachant très bien que la Reine Anne d'Autriche refuserait tout mariage avec son fils en dehors d'une princesse. Le Cardinal eut donc l'envie de précipiter de marier sa nièce avant que sa réputation soit calomniée.

    En décembre 1656, la mère de Marie, Girolama Mancini, décéda. Sur son lit de mort, elle demanda à son frère le Cardinal Mazarin de mettre Marie au couvent, parce que disait-elle, Marie lui semblait d'un mauvais naturel et que son défunt époux, qui était amateur d'astrologie, prédisait que Marie serait la cause de malheurs.

    L'autorité de Girolama Mancini envers Marie ne fit que provoquer chez celle-ci des insoumissions et non la docilité recherchée. À l'évidence une certaine rivalité et amertume envers ses soeurs, qui étaient préférées, apparurent et aiguisèrent son ambition.

    En février 1657, Olympe se maria avec le prince de Carignan parent de la maison de Savoie et héritier par sa mère du titre de comte de Soissons.

    Louis XIV jeta son dévolu sur une belle jeune fille blonde aux yeux bleus, fille d'honneur de sa mère, Mlle La Motte-Argentcourt. Mais elle fut vite envoyée au couvent pour ne pas devenir favorite royale.

    En automne 1658, Louis XIV commença à s'intéresser de plus près à Marie Mancini qui avait 18 ans. Nul n'aurait pu imaginer qu'elle l'aurait autant captivé.

    Elle ne fut pas une beauté selon le canon de beauté de l'époque qui préférait les rondeurs et la blondeur.

    D'après Madame de Motteville : " Elle pouvait espérer d'être de belle taille, parce qu'elle était grande pour son âge, et bien droite ; mais elle était si maigre, et ses bras et son col paraissait si longs et si décharnés, qu'il était impossible de la pouvoir louer à cet article. Elle était brune et jaune ; ses yeux qui étaient grands et noirs, n'ayant point encore de feu, paraissaient rudes ; sa bouche était grande et plate ; et hormis les dents, qu'elle avait très belles, on la pouvait dire toute laide. " Elle ne fut pas uniquement attaquée sur son physique mais également sur son caractère. Madame Lafayette affirma " Elle avait l'esprit hardi, résolu, emporté, libertin, et éloigné de toute sorte de civilité et de politesse. "

    Le duc de La Meilleraye épousa Hortense Mancini ce qui laissa complètement la place de Marie auprès du roi.

    Louis XIV tomba malade et eut une longue convalescence. Marie Mancini en profita pour devenir très proche de lui en compatissant à sa douleur et en pleurant sur ses souffrances.
    Elle savait l'attrait du roi pour la littérature latine et les mythes gréco-romains et l'italienne brilla devant lui par sa connaissance sur ces sujets. Elle fut également connaisseuse en poésie et fit partager cette passion à Louis XIV. D'après Mlle Montpensier, le roi avait des tas de billets de poésie dans ses poches et était devenu d'humeur très joviale.
    Marie fut de son époque, une femme éprise de préciosité. Le début de leur relation se basa sur le fantasque, le romanesque. Marie se fit désirer, était-ce pour mieux enflammer le roi et faire ainsi durer leur relation ?

    Ainsi, pendant le séjour de la Cour à Fontainebleau en automne 1658, les fêtes y furent somptueuses et nombreuses, bals, feux d'artifice, collations champêtres, cavalcades sous les ombrages ou des promenades en gondole sur le grand canal et Marie en devint la reine.
    La Cour commença à courtiser Marie, voyant peut-être que le vent tournait pour elle et qu'il fallait mieux être bien avec elle. La situation s'était retournée, elle qui fut jalouse de ses s½urs, maintenant elle engendrait cette même jalousie chez celles-ci, surtout chez Olympe qui avait espéré jadis être auprès du roi.

    Mazarin décida qu'il était temps pour le roi de trouver une épouse et de faire une bonne alliance.
    Pour Mazarin et Anne d'Autriche la bonne alliance était l'infante d'Espagne, mais les relations entre la France et l'Espagne étaient plutôt froides. Mazarin eut l'idée de lancer une rumeur sur un possible mariage entre Louis XIV et sa cousine germaine, Marguerite de Savoie (sa mère Chrétienne de France était la soeur de Louis XIII), pensant ainsi que Philippe IV, roi d'Espagne, serait blessé de voir que le trône de France échapperait à sa fille, Marie-Thérèse. La duperie devant être crédible, il décida une rencontre entre Louis XIV et Marguerite de Savoie.

    La Cour quitta Paris pour Lyon avec beaucoup de retard le 25 octobre et arriva le 23 novembre.
    Marie fit partie du cortège et sa relation avec le roi s'afficha clairement, étant devenu très proche l'un de l'autre. Elle préféra monter à cheval auprès de lui que de rester dans la calèche avec les autres.
    Louis et Marie dînèrent ensemble les soirs laissant le reste de la Cour. Olympe devenu de plus en plus jalouse, fut astreinte de son côté de rester avec la reine mère. Les deux s½urs ne se parlaient pratiquement plus.

    Suite .../...

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  • Les femmes dans la vie de Louis XIV, Antonia Fraser (Flammarion) 2007

    Dans cet ouvrage, l'historienne Antonia Fraser explore avec brio les relations entre le Roi-Soleil et les femmes qui ont le plus compté dans sa vie.

    Elle évoque sa mère, la reine Anne D'Autriche, qu'il révérait, son premier amour, Marie Mancini, la dévouée Louise de la Vallière, son épouse la princesse espagnole Marie-Thérèse, la splendide Mme de Montespan, la pieuse Mme de Maintenon, et enfin la femme de son petit-fils, Adelaïde, qui illumina trop brièvement sa vieillesse.

     

    L'auteur présente Louis XIV sous un jour humain : tour à tour ému, subjugué ou tiraillé entre des sentiments contradictoires devant ces femmes qui parfois le révélaient à lui-même.
    Antonia Fraser réserve une large place aux problématiques de la religion, de la politique étrangère, et des guerres couteuses dans lesquelles le roi a été entraîné par le souci de sa gloire.

    En traitant ces sujets à travers le prisme de ses relations féminines, l'auteur donne à voir toute la vie d'une cour, d'une époque et d'une nation.

    Suite "Favorites Royales - "Les premiers amours de Louis XIV"

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  • Ça y est, le deuxième volet filmé des aventures de 4 fashion girls de New York arrivera sur nos écrans au mois de Mai 2010

    Voir la bande annonce ici

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